Les noms de famille maliennes

Il existe peu de noms de famille au Mali; en quelque sorte il faut s’y faire avec une trentaine de noms de famille, et tous ceux ayant le même nom de famille se reconnaissent comme cousins (à ne pas confondre avec la notion de cousinage, sorte de lien d’amitié entre deux membres de clans différents). Les moqueries douces en résultent: les Traorés sont toujours pressés, les Koulibali sont l’ami de tout le monde et sont simples, les Sidibés sont des Peuls arrogants mais intelligents, etc...

Il va sans dire que nous avons maintenant été baptisées maliennes:

Maude R. = Mariam Diakité
Vanessa L-M. = Samaka Koné
Laurence L-B. = Binta Koulibali
Christine N. = Nana Sidibé
Leyla D’A. K. = Aminata Koulibali
Jenny W.= Salimata Koné
Karelle D.= Aramatha Djarra
Vanessa R.= Oumou Keita

Où que l’on aille, l’emploi du nom malien aide à bâtir des ponts transculturels et à faciliter la connaissance. Imaginez l’effort requis pour un malien de prononcer un nom tel que “Christine” (qui d’ailleurs incite un peu la moquerie, puisque la majorité des maliens trouvent que de se nommer d’après Jésus Christ est arrogant, sans compter que le pays est à plus de 75% musulman) alors que “Nana” est facile et approuvée.

Le système de castes est encore très vivant au Mali, et même si l’esclavage n’existe plus officiellement, il en demeure des exemples dans les interactions entre clans (par exemples, une Kanté serait “propriétaire” d’une Keita) et l’esclavage est encore présent dans le nord du pays, chez les Touareg.

La famille d’où l’on vient suggère parfois la profession, bien qu’avec les temps modernes les jeunes prennent plus de liberté et choisissent une carrière selon leur instruction (mais souvent avec le coup de pouce de la famille). Kayes est la région la plus pauvre au Mali, et une grande partie du revenu familial vient de membres de famille en France et en Europe qui envoient jusqu’à 40% de leur salaire pour contribuer à leur survie.

Quelle que soit le sort des maliens qui quittent le pays pour des pays plus lucratifs, il semble que la pauvreté est immuable dans ce pays.