Friday, July 31, 2009

Cuisine et Médecine (bilingual)

Cooking diaries - Girls’ Night

Not that we’re prone to excess, but by the end of week one of interning, we were all a bit homesick, but I figured it would be a good idea to pull off a girls night. So we found oursleves the fixings for our two biggest comfort foods (within reason, the ice cream cravings are still pretty pungent!).
I still had two chocolate bars in my bag from Bamako, so we chopped those up and wound up with the world’s biggest bowl of chocolate chip cookie dough. One spoon each, life was good.

Then we discovered the joy of popcorn made with palm oïl. Wow. Perhaps it was because we were so sick of the usual, or maybe it was because the evening had all given us a soft, inner glow, but that giant kettle of popcorn hot from the stove top and a couple of cold Cokes was the best damned snack we’d had in a long time.

This time, I get to quote Anne-Isabelle on my popcorn:

“On dirait que ton pop-corn a une âme!”

Way to boost the ego. Life was good.

Of course, the sugar high later crashed, and we passed out for the night. A nice little break in the gloom.


Crounch va l’épisiotomie et la naissance

L’épisiotomie est une technique généralement réservée aux cas extrêmes, et nous avons appris à l’école que l’épisiotomie est à éviter, car le risque de déchirure sévère augmente avec l’emploi de l’épisiotomie, particulièrement lorsqu’elle est latérale (verticale).

Au Mali, l’épisiotomie est une pratique courante, et elle est effectuée en médiane. Alors que notre première réaction est souvent une d’horreur, il faut admettre que dans certains cas, les femmes donnent naissance si jeunes qu’elles sont simplement trop petites pout donner naissance toutes seules. Évidemment, l’excision n’aide pas, car l’infibulation (cicatrisation des petites ou grandes lèvres) rétrécit l’orifice vaginal, parfois jusqu’à ne laisser qu’un trou la taille d’un pois pour laisser passer l’urine et le sang menstruel. On effectue donc l’épisiotomie lorsque la tête est entièrement engagée dans l’orifice vaginal.

Malheureusement, on coupe souvent à la course, de travers ou encore avec des ciseaux si vieux que leurs lames ne sont plus alignées. L’entaille est souvent très profonde, allant jusque dans la fesse et pour ceux qui ne le savent pas déjà, toutes ces procédures se font à froid. Il faut d’ailleurs très souvent tenir le bassin de la patiente contre la table pour qu’elle ne se débatte pas, car elle peut se blesser encore plus si elle sursaute au moment inopportun. Dans ces moments, nous sommes avec ces femmes dans leur douleur. Nous leurs tenons la main, nous les encourageons à bien respirer, à prier, à faire tout ce qui les soulageraient dans leur souffrance.

Après l’accouchement, la réparation est le geste médical le plus difficile à observer, voire effectuer. Souvent à vif, la lidocaine étant réservée à celles dont la famille peut payer (et veut payer), le médecin recoud le périnée avec du fil de nylon et une aiguille de 2.0 (se rappeler que le gauge le plus petit est du 6.0, imaginez que du 2.0 ressemble plus à un hameçon de pêche). Selon le degré de lacération ou d’épisiotomie, cela peut prendre 5 à 20 points.

Il semble ridicule à première vue, de ne pas insister sur une césarienne, car pour certaines mères, elle meurent avant même que l’épisiotomie puisse être fait (la cause la plus fréquente de ce drame est qu’elles ne sont admises à l’hôpital que lorsqu’il est trop tard). Cependant, selon les conditions et le matériel disponible, le risque d’infection suite à une chirurgie telle qu’une césarienne est plus élevé que la douleur suite à l’épisiotomie. Il faut se rappeler qu’il n’y a pas deux mois de convalescence suite à l’accouchement; souvent la femme retourne au travail dès qu’elle tient sur ses jambes, et d’ailleurs, dès qu’elle a accouché et a été réparée, elle doit se lever, se rhabiller et se rendre elle même à la chambre de repos, où elle s’allongera avec toutes les autres femmes ayant accouché dans les 6 heures la précédant, et elle obtiendra son congé 6 heures plus tard à moins de saignements importants.


Effectivement, c’est un peu plus bref que chez nous. Il n’y a pas d’enseignement pour l’allaitement, ni les soins du bébé; cette information est passée de mère en fille. Le placenta, les pagnes souillés et les caillots récupérés de l’accouchement sont mis dans un seau et remis à la famille, laquelle a la responsabilité le ramener à la maternité propre.

Cette approche très simplifié fonctionne, malgré les limites de l’environnement. Les bébés en revanche, sont d’autant plus extraordinaires, venant au monde avec de grands cris and de grands yeux. Leur réflexe de succion est triomphant, alors qu’ils sont mesurés, pesés et laissés sous un incubateur jusqu’à ce qu’on ait fini avec la mère. Nous passons le plus de temps possible à les tenir et les cajoler; les matrones rigolent un peu en nous regardant, car l’attention que nous portons à ces petits doit sembler terriblement excessif comparé à la norme sociale. Ils n’ont jamais critiqué ce geste, par contre, alors au moins nous n’offensons personne.

Le gros choc que nous avons toutes eu, étant toutes éduquées selon la philosophie du caring, est justement l’absence de celui-ci. Les femmes se font tenir les lèvres fermées lorsqu’elles veulent crier leur douleur. Elles se font traiter de désobéissantes et les matrones (un compromis entre une sage-femme et une doula) les giflent si elles se plaignent. Les lits de naissance sont trop courtes et les femmes manquent de s’assommer sur la barre à la tête du “lit”. Les avortements (suite à une fausse couche) sont effectuées sans cérémonie, la canule d’aspiration pleine de caillots souvent visible à la mère durant la totalité de la processus. Lorsque le médecin a fini, c’est hop! Debout et au tour de la suivante.

Et pourtant personne ne proteste. La naissance est une réalité, un élément de la vie d’une femme, pas un miracle ni un évènement spécial. Et tant bien que je sens dans mes mots un jugement que je me suis juré de garder pour moi-même, je sais que lorsque je suis en salle d’accouchement, m’indigner n’aiderait pas la patiente et ne changera rien. Je m’abstiens donc des commentaires et je fais ce que je peux dans la limite permise: massages dans le bas du dos pour soulager la douleur, une compresse froide pour une primipare terrifiée, quelques mots de bambara pour encourager une jeune femme dont l’agonie se prolonge des heures de plus que prévue, une berceuse pour celle qui se fait avorter...

On fait ce qu’on peut. Les yeux des patientes en disent beaucoup.

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